Et un jour éclot le besoin de quitter la voie tracée par les études et de faire du concret, de l'utile, du palpable.
Quitter les sociétés marchandes et les bureaux branchés business c'est d'abord une idée, puis une décision. Reste à se donner les moyens, les outils.
Donc, formation à la menuiserie et plongée dans le grand bain de l'artisanat.

La sculpture est arrivée par la ronde bosse, en réplique de sculptures existantes ou de création de meubles pour une clientèle aisée régionale.
De là à passer à la troisième dimension avec le modelage de terre il n'y a qu'un petit pas à franchir. Mais avec une autre perspective, un autre domaine, de l'artisanat à l'art, au modèle vivant, de l'exactitude à l'interprétation du réel.
Et la découverte d'autres techniques, de séchage, de cuisson, de moulage résine, de reproduction.

Restent deux étapes jusqu'à aujourd'hui.
Quitter le bois avec ses noblesse, contraintes et spécificités pour aborder la pierre en taille directe. En commun avec le bois il y a la matière naturelle, jamais totalement homogène qui dialogue et oblige à composer avec elle, mais aussi l'impossibilité de racheter un dégât de matière manquante.
En ressemblance les outils, le travail manuel et l'oeuvre qui avance au rythme de la création, de la fatigue donc de la durée. Avec le parti pris de se distancer de l'anthropomorphisme, d'évoquer plus que de décrire, de laisser la vérité à l'œil de chacun. C'est un vagabondage enthousiaste mettant en contrepoint la pérennité du marbre avec parfois l'éphémère de l'époque.

Et enfin, tirer des bronzes de l'oeuvre originale en marbre avec la palette des patines, des miroirs qui proposent d'autres ambiances. Telle sculpture se suffit en pierre et ne serait plus lisible en bronze.Telle autre au contraire acquiert par les couleurs et les dégradés des patines un discours d'une autre force.